Bind (Berkeley Internet Name Domain) est le service DNS le plus utilisé. Il peut être utilisé pour héberger une zone primaire ou tout simplement comme cache DNS.
Il suffit d'installer le paquet :
Les fichiers de configuration sont situés dans le répertoire /etc/bind/.
Pour que le serveur qui héberge le bind utilise son service pour la résolution, il faut modifier /etc/resolv.conf ainsi :
nameserver 127.0.0.1
Par défaut le service est configuré en proxy et interroge directement les root DNS. Cette configuration permet de ne pas dépendre des DNS opérateurs.
La configuration par défaut dans named.conf.default-zones est la suivante :
// prime the server with knowledge of the root servers zone "." { type hint; file "/etc/bind/db.root"; };
Il est également possible de configurer un forwarding vers d'autres serveurs DNS.
Voici un exemple de configuration à ajouter à named.conf.local :
zone "." { type forward; forward only; forwarders { 192.168.10.10; } ; };
Voici comment déclarer une redirection pour un domaine particulier :
zone "thisdomain.com" { type forward; forward only; forwarders { 10.0.10.11; 10.0.10.12; } ; };
Il s'agit de la principale fonction de Bind : déclarer des zones publiques ou privées.
Cela nécessite deux étapes :
L'exemple suivant montre la création de la zone bouthors.fr.
Voici un exemple de fichier de zone pour bouthors.fr, nous avons créé db.bouthors.fr :
$ORIGIN . $TTL 300 ; 5 minutes bouthors.fr IN SOA dc1.bouthors.fr. matthieu.bouthors.fr. ( 1110210001 ; serial 604800 ; refresh (1 week) 86400 ; retry (1 day) 2419200 ; expire (4 weeks) 300 ; minimum (5 minutes) ) NS dc1.bouthors.fr. A 88.174.63.25 MX 10 mail.bouthors.fr. $ORIGIN bouthors.fr. matthieu CNAME www www A 88.174.63.25 mail CNAME ghs.google.com. dc1 A 88.174.63.25
Un fichier de zone est composée d'enregistrement de différents type (SOA, NS, A, MX, …). Quelques explications :
A noter que les enregistrement textes sont relatifs à la zone par défaut, il faut ajouter un ”.” à la fin pour indiquer qu'il s'agit de noms absolus.
Ensuite, il faut renseigner la zone dans Bind, pour cela la modification de /etc/bind/named.conf.local est le moyen le plus propre :
zone "bouthors.fr" { type master; file "/etc/bind/db.bouthors.fr"; };
Pour appliquer les modifications, il faut redémarrer bind :
/etc/init.d/bind9 restart
La configuration d'une sous-zone est assez proche d'une zone racine, les étapes sont :
Voici un exemple de création de la sous zone ddns.bouthors.fr qui est dédiée pour les enregistrements dynamiques.
Le fichier de zone :
$ORIGIN . $TTL 300 ; 5 minutes ddns.bouthors.fr IN SOA dc1.bouthors.fr. matthieu.bouthors.fr. ( 2011102303 ; serial 3600 ; refresh (1H) 1200 ; retry (20m) 2419200 ; expire (4 weeks) 180 ; minimum (3 minutes) ) NS dc1.bouthors.fr.
La déclaration de la zone dans named.conf.local :
zone "ddns.bouthors.fr" { type master; file "/etc/bind/db.ddns.bouthors.fr"; };
La déclaration de la sous zone dans la zone parent :
$ORIGIN . $TTL 300 ; 5 minutes bouthors.fr IN SOA dc1.bouthors.fr. matthieu.bouthors.fr. ( 1110210001 ; serial 604800 ; refresh (1 week) 86400 ; retry (1 day) 2419200 ; expire (4 weeks) 300 ; minimum (5 minutes) ) NS dc1.bouthors.fr. ddns.bouthors.fr. NS dc1.bouthors.fr.
Si les serveurs dns font partie de la sous zone (par exemple on indique que ddns.bouthors.fr est résolution par dc1.ddns.bouthors.fr) alors cela génère une boucle puisque dc1.ddns.bouthors.fr ne peut être résolu qu'en joignant le dns de ddns.bouthors.fr. C'est alors qu'interviennent les glue records : il suffit d'ajouter la résolution de dc1.ddns.bouthors.fr dans la zone parent. Par exemple :
dc1.ddns.bouthors.fr. NS 192.168.10.2
Pour ajouter votre propre résolution, il faut à nouveau créer un fichier de zone inverse, par exemple db.192.168 :
$ORIGIN . $TTL 60 ; 1 minute 168.192.in-addr.arpa IN SOA dc1.bouthors.fr. matthieu.bouthors.fr. ( 1110210001 ; serial 604800 ; refresh (1 week) 86400 ; retry (1 day) 2419200 ; expire (4 weeks) 60 ; minimum (1 minute) ) NS dc1.bouthors.fr. $ORIGIN 10.168.192.in-addr.arpa. 1 PTR rt1.bouthors.fr. 2 PTR dc1.bouthors.fr.
Ensuite on ajouter la zone à named.conf.local :
zone "168.192.in-addr.arpa" { type master; file "/etc/bind/db.192.168"; };
Le principe du serveur secondaire est de se synchroniser sur le primaire afin d'avoir un serveur de secours. Il est notamment obligatoire pour tout domaine publique.
Lorsqu'il y a une modification du primaire, celui-ci notifie les secondaires, la zone est transférée et stockée dans un fichier temporaire.
Le serial est utiliser pour identifier la révision du fichier, il est important de l'incrémenté à chaque modification.
Par défaut le primaire autorise tous les transferts et notifie automatiquement les serveurs définis par les enregistrements NS.
Il est cependant possible de configurer manuellement ces éléments, voici un exemple :
zone "bouthors.fr" { type master; file "/etc/bind/db.bouthors.fr"; allow-transfer {192.168.10.3;}; also-notify {192.168.10.3;}; };
La déclaration d'une zone slave sur le deuxième serveur est également relativement simple :
zone "bouthors.fr" { type slave; file "/var/cache/bind/db.bouthors.fr"; masters {192.168.10.2;}; };
Il faut choisir un répertoire modifiable et définir l'ip du primaire.
Les mises à jour dynamiques (également appelées Dynamic DNS ou DDNS) permettent de modifier dynamiquement les enregistrements.
Cela permet par exemple de disposer de valeurs à jour pour les équipements en DHCP.
La mise à jour peut être réalisée par le client DHCP ou par le serveur DHCP. Le serveur DHCP a l'avantage de surveiller les baux DHCP et peut ainsi nettoyer le serveur DNS lors de leur expiration.
Très important : lorsqu'une zone accepte les mises à jour, un fichier journal est créé pour temporiser l'écriture de la zone, il n'est plus possible de modifier le fichier de zone directement.
Il faut utiliser une des options suivantes :
Avant d'activer la mise à jour dynamique, vérifier que bind a le droit d'écrire dans /etc/bind pour la création des journaux :
chown bind /etc/bind
Ajouter les autorisations d'update sur la zone concernée avec allow-update :
zone "ddns.bouthors.fr" { type master; file "/etc/bind/db.ddns.bouthors.fr"; allow-update { 192.168.10.2;192.168.10.3;}; };
Après redémarrage de bind, nous pouvons tester la mise à jour avec nsupdate :
# nsupdate > server 192.168.10.2 > zone ddns.bouthors.fr > update add test.ddns.bouthors.fr. 300 IN A 192.168.10.150 > send > quit # nslookup test.ddns.bouthors.fr Server: 192.168.10.2 Address: 192.168.10.2#53 Name: test.ddns.bouthors.fr Address: 192.168.1.111 Name: test.ddns.bouthors.fr Address: 192.168.10.150 #
Pour bloquer la mise à jour dynamique afin de modifier le fichier de zone, il faut utiliser “rndc freeze zone” et “rndc unfreeze zone”, par exemple :
# rndc freeze ddns.bouthors.fr # vi /etc/bind/db.ddns.bouthors.fr # rndc unfreeze ddns.bouthors.fr A zone reload and thaw was started. Check the logs to see the result. #
Il est très fortement conseillé de sécuriser les mises à jours avec TSIG car il est très facile de forger les requêtes DNS.
Il est possible de sécuriser les échanges entre serveurs (update, transfert) avec TSIG.
Les étapes sont :
La génération de la clef se fait avec la commande dnssec-keygen (remplacer dc1-dc2 par les noms de vos serveurs) :
dnssec-keygen -a hmac-md5 -b 128 -n HOST dc1-dc2
Sous VMWare le résultat n'arrive pas rapidement (cf bug https://bugs.launchpad.net/ubuntu/+source/bind9/+bug/650721), le plus simple est de générer de l'activité disque par exemple avec “find /”).
Deux fichiers sont alors créés avec les extensions .key et .private, nous allons uniquement utiliser la clef présente à la ligne “Key:” dans le fichier .private :
Private-key-format: v1.2 Algorithm: 157 (HMAC_MD5) Key: 0jnu3SdsMvzzlmTDPYRceA== Bits: AAA=
Il faut ensuite déclarer cette clef sur les deux serveurs, par exemple sur le master :
key dc1-dc2 { algorithm hmac-md5; secret "0jnu3SdsMvzzlmTDPYRceA=="; }; server 192.168.10.3 { keys {dc1-dc2;}; }; zone "bouthors.fr" { type master; file "/etc/bind/db.bouthors.fr"; allow-transfer { key dc1-dc2 ;}; also-notify {192.168.10.3;}; allow-update { key dc1-dc2 ;}; };
Sur le slave :
key dc1-dc2 { algorithm hmac-md5; secret "0jnu3SdsMvzzlmTDPYRceA=="; }; server 192.168.10.2 { keys {dc1-dc2;}; };
Enfin, il est conseillé de sécuriser la configuration en supprimant les fichiers .key et .private et en supprimant l'accès à named.conf.local :
chmod o-r named.conf.local
Communiquer via IPv6 et fournir des réponses IPv6 sont deux problématiques distinctes. Nous traitons ici de la résolution des noms DNS par des adresses IPv6.
L'annonce d'adresses IPv6 dans le DNS est très simple, il suffit d'ajouter des enregistrements de type AAAA dans la zone. Exemple :
web3 AAAA 2001:470:c981::24
Il est également possible de paramétrer une zone de résolution inverse.
Attention à bien respecter la notation reverse, chaque caractère hexadécimal est séparé par un point. Exemples :
Pour effectuer la transformation, utiliser la commande dig :
dig -x 2001:470:c981::24 ... ;; QUESTION SECTION: ;4.2.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.8.9.c.0.7.4.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN PTR ...
Dans l'exemple suivant, nous allons créer une zone reserve pour le réseau 2001:470:c981::/48
Il faut tout d'abord créer un nouveau fichier de zone /etc/bind/db.2001_470_c981 :
$ORIGIN . $TTL 60 ; 1 minute 1.8.9.c.0.7.4.0.1.0.0.2.ip6.arpa. IN SOA dc1.bouthors.fr. matthieu.bouthors.fr. ( 2011102301 ; serial 604800 ; refresh (1 week) 86400 ; retry (1 day) 2419200 ; expire (4 weeks) 60 ; minimum (1 minute) ) NS dc1.bouthors.fr. $ORIGIN 0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.0.1.8.9.c.0.7.4.0.1.0.0.2.ip6.arpa. 2.0 PTR dc1.bouthors.fr. 3.0 PTR dc2.bouthors.fr.
Puis ajouter la nouvelle zone à named.conf.local :
zone "1.8.9.c.0.7.4.0.1.0.0.2.ip6.arpa" { type master; file "/etc/bind/db.2001_470_c981"; allow-transfer { key dc1-dc2;}; also-notify {192.168.10.3;}; };
Remarque : la zone reverse IPv6 étant généralement publique, elle peut être synchronisée et annoncée comme les zones forward.
Voir Configuration Réseau